Je suis allée au début de la semaine à mon ancien lycée Cantemir-Voda prendre possession de quelques papiers qu'on me demandait au lycée où je travaille actuellemant. J'ai quitté Cantemir-Voda il y a une année.
Je voulais faire vite. Je n'avais aucune envie d'y rester débiter des choses avec qui que ce soit. Après la moue obligatoire que la secrétaire m'a faite, je me suis saisie des papiers nécessaires et je me préparais à mettre les voiles quand quelque chose d'extraordinaire est arrivé. Je ne m'y attendais pas, quoique je sois, en général, un professeur bien populaire.
Ayant appris que j'étais là, mes anciens élèves, surtout ceux de la onzième (ça veut dire la première du lycée) sont venus me voir, m'embrasser et me parler. Aller voir, embrasser et parler sont les trois verbes par lesquels opère l'amour depuis toujours. Hors ces trois verbes, il n'y a pas d'amour: je veux voir, je veux toucher, je veux communiquer: toucher de mes doigts, toucher de mes lèvres, toucher de mes paroles.
Surtout les jeunes filles de la XI-è D sont descendues en nombre m'embrasser et me parler. Elles étaient si fraîches et si jolies et ce fut alors pour moi, dans la cour du lycée Cantemir-Voda, malgré la moue hivernale de la secrétaire, le premier signe du printemps. J'ai eu cette impression que, sous leurs regards et leurs baisers, je m'épanouissais. Ce qui m'a touchée, c'étaient leur spontanéité, leur sincérité et cette sensation qu'on éprouvait d'avoir vécu des instants uniques.
Ce fut une très bonne journée et très bien remplie.
Après cette rencontre, que je viens d'immortaliser, je me suis rendue au cinéma Studio, à la Place Romaine, où j'ai vu un bon film français, dont je vais écrire plus tard sur ce blog. J'ai vu nombre de bons films au cinéma Studio.
Une rencontre merveilleuse, des baisers, un très bon film, voilà ce dont on a besoin pour renouer les serments avec la vie.
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