luni, 8 februarie 2010

Journal - Des neiges fabuleuses à Bucarest

La ville s'est enfoncée dans la neige. De sale et puant, Bucarest est devenu blanc et pur.
Périodiquement, les neiges lavent les villes et les champs. Périodiquement, au déluge, les sanglots des mers et des océans lavent les continents.
"O que ma quille éclate!/ O que j'aille à la mer!"
Pour que la vie continue, il est nécessaire de temps en temps de se laisser enfoncer. Pour que le printemps puisse vraiment revenir, pour que " Le Soleil, le foyer de tendresse et de vie,/ Verse l'amour brulant à la terre ravie" - comme écrit le même étincelant Rimbaud dans "Soleil et Chair" -, pour que la terre "déborde de sang" et "qu'elle renferme, grosse de sève et de rayons/ Le grand fourmillement de tous les embryons!", il faut que l'hiver - "la nuit verte aux neiges éblouies" - s'empare du sol. L'hiver rigoureux n'en est que la condition strictement nécessaire.
Pour pouvoir continuer à vivre, on a besoin de sombrer et de renaître périodiquement, de se frayer de nouveaux chemins, de changer, d'assumer le devenir, de recommencer.
La neige et la mer, "où vint neiger l'écume", ne sont que le baptême dont on a besoin périodiquement pour renouer les serments avec la vie.

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