duminică, 26 noiembrie 2017

Un événement inacceptable

                                    



         Le baryton  russe Dmitri Hvorostovsky est mort  mercredi 22 novembre à trois heures du matin, des suites d'un cancer du cerveau. C'est un deuil cruel pour la musique. Dmitri Hvorostovsky a touché le sombre bord. Lui, si plein de vitalité, de talent, d'énergie, de charme. Lui, mourir comme ça?!? C'est inacceptable et injuste! Un si bel homme!
         Ce chanteur de légende est né le 16 octobre 1962 à Krasnoïarsk, en Sibérie: un vrai tigre blanc sibérien. Il restera pour nous comme << le magnifique chanteur à la voix d'airain et d'ébène, chevelure d'argent et visage de gravure>>. C'est le portrait que lui fait le critique du journal Le Temps.
         Il vivait à Londres. Le directeur musical du Royal Opera, Antonio Pappano, a fait connaître que <<tout le Royal Opera est attristé d'apprendre la mort de notre ami et collègue Dmitri Hvorostovsky. Il éclairait notre scène avec une élégance véritable et une générosité envers le public. Sa mort laisse un grand vide.>>
         Il éclairait la scène de sa <<voix d'ébène>> et de sa chevelure argentée.
         Mais les mots les plus touchants ont été écrits par Dominique Meyer, le directeur du Staatsoper:
         << C'est un jour très triste pour le Staatsoper de Vienne. Nous avons perdu en Dmitri Hvorostovsky un chanteur exceptionnel et un vrai ami. (...) Nous nous souviendrons de lui comme d'un artiste d'exception, qui s'est toujours donné à 100%>> (C'est nous qui soulignons.)
         Il s'est produit sur les scènes les plus prestigieuses du monde: le Metropolitan Opera de New York, le Royal Opera House, la Scala de Milan, le Wiener Staatsoper, l'Opéra de Paris,  le Festival de Salzbourg et, bien entendu, le théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg.
         Le 27 mai 2017, Hvorostovsky est remonté sur la scène du théâtre Mariinsky, lors du 314-è anniversaire de la ville où est né Vladimir Poutine.
         Le porte-parole du Kremlin assure que le Président Poutine <<était un admirateur de son travail>> et qu' <<il (Hvorostovsky) n'appartient pas seulement au patrimoine de notre culture, mais à la culture mondiale. C'est une très lourde perte.>>
         Des propos mémorables, il faut en convenir.
         En septembre dernier, Hvorostovsky avait reçu l'Ordre du Mérite pour la Patrie, l'une des plus grandes distinctions non militaires de Russie, pour sa contribution à l'art et à la culture de son pays.
         Le baryton  russe est remonté sur la scène du Metropolitan Opera de New York, où il avait été si longuement ovationné, pour fêter, en mai dernier, les 50 ans du Met. Six mois plus tard, il mourait à l'âge de 55 ans. Sa dernière prestation publique remonte à juin dernier, dans sa ville natale, Krasnoïarsk, où il a donné un concert en faveur de la recherche contre le cancer, la maladie qui l'a tué.
         Il m'est très difficile de parler de lui au passé... Hvorostovsky a beaucoup chanté du Verdi et du Tchaïkovsky. Je le trouve extraordinaire et unique lorsqu'il chante du Verdi: il apporte de la vigueur sibérienne à l'ensorcelante Italie; c'est un mariage très heureux, que la mort ne peut pas détruire.
         Pour prouver que <<c'est une très lourde perte>> et qu'il appartient au patrimoine russe aussi bien qu' à la culture mondiale, j'ai choisi pour vous quelques morceaux de musique, interprétés d'une manière qui ne se répétera jamais:
Verdi, Othello, l'air de Iago
Verdi, Le Trouvère, l'acte IV (un fragment)
Verdi, Rigoletto, Vendetta
Anton Rubinstein, Le Démon (un fragment)
Georges Bizet, Carmen, l'air du Toréador
Mozart, Don Giovanni - Vieni alla finestra
Tchaïkovsky, Eugène Onéguine, la partie finale
Tchaïkovsky, La Sérénade de Don Juan
Tchaïkovsky, Pimpinella
Ivan Larionov, Kalinka
Katyusha - chanson pupulaire
Otchi tchornye - chanson populaire




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