Le
baryton russe Dmitri Hvorostovsky est
mort mercredi 22 novembre à trois heures
du matin, des suites d'un cancer du cerveau. C'est un deuil cruel pour la
musique. Dmitri Hvorostovsky a touché le sombre bord. Lui, si plein de
vitalité, de talent, d'énergie, de charme. Lui, mourir comme ça?!? C'est
inacceptable et injuste! Un si bel homme!
Ce
chanteur de légende est né le 16 octobre 1962 à Krasnoïarsk, en Sibérie: un
vrai tigre blanc sibérien. Il restera pour nous comme << le magnifique
chanteur à la voix d'airain et d'ébène, chevelure d'argent et visage de
gravure>>. C'est le portrait que lui fait le critique du journal Le Temps.
Il
vivait à Londres. Le directeur musical du Royal Opera, Antonio Pappano, a fait
connaître que <<tout le Royal Opera est attristé d'apprendre la mort de
notre ami et collègue Dmitri Hvorostovsky. Il éclairait notre scène avec une
élégance véritable et une générosité envers le public. Sa mort laisse un grand vide.>>
Il
éclairait la scène de sa <<voix d'ébène>> et de sa chevelure
argentée.
Mais les
mots les plus touchants ont été écrits par Dominique Meyer, le directeur du
Staatsoper:
<<
C'est un jour très triste pour le Staatsoper de Vienne. Nous avons perdu en
Dmitri Hvorostovsky un chanteur exceptionnel et un vrai ami. (...) Nous nous
souviendrons de lui comme d'un artiste
d'exception, qui s'est toujours donné à 100%>> (C'est nous qui
soulignons.)
Il s'est
produit sur les scènes les plus prestigieuses du monde: le Metropolitan Opera
de New York, le Royal Opera House, la Scala de Milan, le Wiener Staatsoper,
l'Opéra de Paris, le Festival de
Salzbourg et, bien entendu, le théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg.
Le 27
mai 2017, Hvorostovsky est remonté sur la scène du théâtre Mariinsky, lors du
314-è anniversaire de la ville où est né Vladimir Poutine.
Le
porte-parole du Kremlin assure que le Président Poutine <<était un
admirateur de son travail>> et qu' <<il (Hvorostovsky) n'appartient
pas seulement au patrimoine de notre culture, mais à la culture mondiale. C'est
une très lourde perte.>>
Des
propos mémorables, il faut en convenir.
En
septembre dernier, Hvorostovsky avait reçu l'Ordre du Mérite pour la Patrie,
l'une des plus grandes distinctions non militaires de Russie, pour sa
contribution à l'art et à la culture de son pays.
Le
baryton russe est remonté sur la scène
du Metropolitan Opera de New York, où il avait été si longuement ovationné,
pour fêter, en mai dernier, les 50 ans du Met. Six mois plus tard, il mourait à
l'âge de 55 ans. Sa dernière prestation publique remonte à juin dernier, dans sa
ville natale, Krasnoïarsk, où il a donné un concert en faveur de la recherche
contre le cancer, la maladie qui l'a tué.
Il m'est
très difficile de parler de lui au passé... Hvorostovsky a beaucoup chanté du
Verdi et du Tchaïkovsky. Je le trouve extraordinaire et unique lorsqu'il chante
du Verdi: il apporte de la vigueur sibérienne à l'ensorcelante Italie; c'est un
mariage très heureux, que la mort ne peut pas détruire.
Pour
prouver que <<c'est une très lourde perte>> et qu'il appartient au
patrimoine russe aussi bien qu' à la culture mondiale, j'ai choisi pour vous
quelques morceaux de musique, interprétés d'une manière qui ne se répétera
jamais:
Verdi, Othello,
l'air de Iago
Verdi, Le
Trouvère, l'acte IV (un fragment)
Verdi, Rigoletto,
Vendetta
Anton Rubinstein, Le
Démon (un fragment)
Georges Bizet, Carmen,
l'air du Toréador
Mozart, Don
Giovanni - Vieni alla finestra
Tchaïkovsky,
Eugène Onéguine, la partie finale
Tchaïkovsky, La
Sérénade de Don Juan
Tchaïkovsky, Pimpinella
Ivan Larionov, Kalinka
Katyusha - chanson pupulaire
Otchi tchornye - chanson populaire
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu